Bonjour, je me présente, je suis Nabil, un individu ordinaire qui souhaite aujourd’hui vous parler d’une maladie, ma maladie à moi, rassurez vous elle n’est pas contagieuse…Et je ressens ses symptômes chaque jour, chaque instant, cette maladie, c’est l’existence.
Je ne me rappelle plus quand je l’ai attrapée ni comment, mais une chose est sur, elle me ronge, m’habite….cette vie amer et vide de sens, je n’ai rien pour la justifier.
D’autres essayent de trouver des remèdes, l’Hédoniste puise son sens de la vie dans le plaisir, le Saint ou le prêtre se réfugie dans la foi, l’homme politique se justifie par l’action, ceux qui ont l’âme douce et bonne consacre leur vie au Don, l’Artiste s’enivre et plonge dans le monde esthétique; Ce n’est que des palliatifs, toutes ces vies ont leur charme et enrichissent bien sur, mais ils ne suppriment pas le malaise Universel, ils l’atténuent seulement.
Peut être je peux recourir au destin, imaginer une force au dessus de nous et qui nous guide cela rassure toujours, hélas j’en doute, je crois qu’on ne peut pas attribuer de grandes significations cosmiques à un simple évènement terrestre…..coïncidences, ce n’est que cela….rien que des coïncidences, et même s’il y’en avait un : Mon destin est de ne pas croire au Destin!!
Que reste t’il ?….Rien, simplement ce réel unique, banal, j’irai même à dire idiot; puis il y’a la Philosophie…..elle au moins peut me rendre le gout de vivre, m’aider a trouver le salut, m’entrainer à être lucide et attentif…à quoi?….à ma condition terrestre, à mon métier d’homme. Car oui, le fait d’être humain est un métier, exister est sa tâche, vivre est sa besogne.
Mais entendons-nous bien, je ne parle pas de la philosophie qu’on nous enseigne au lycée, par ce que ça, c’est de la merde (excusez Moi pour le terme), le fait d’argumenter, de théoriser, d’apprendre par cœur des passages et des concepts divisés en chapitres….
C’est parler pour rien dire. Non, la vraie philosophie sert à sauver, et comme je suis malade, j’ai besoin d’elle…Elle me procure une Éthique à suivre, un art d’exister, me façonne et me sculpte, et à la manière des grecques me donne un style de vie, une sagesse simple et efficace, et surtout une sensibilité particulière.
Attention, il ne s’agit pas du développement personnel, je hais ce terme d’ailleurs, il me donne cette fausse impression de maitrise, comme si l’homme se perfectionnait de jour en jour à l’instar d’une machine, ces Américains ont la manie de tout contrôler: Comment gérer votre stress, Comment réussir dans sa vie, Je suis même trouvé un dvd qui s’intitule l’art du flirt ou comment embrasser, comme si les don juan et les Casanova des anciens temps avaient besoin de ça, pffff… Pourquoi ne pas faire un livre de ce genre: Comment manger une banane efficacement ou l’art de se bronzer rapidement, pendant qu’on y est; tout ça me donne l’envie de rire…..et de pleurer aussi.
J’entends déjà cette question qui vous brule les lèvres: Mais pourquoi il est si triste? je vous rassure ce n’est pas le cas, les deux grandes causes de la tristesse sont l’ignorance ou l’espoir, moi je crois que je sais, en tout cas je n’espère plus, ce n’est pas du chagrin ou de l’amertume mais simplement de la lucidité et de la clairvoyance.
Un jour, j’étais assis à coté de ma grand mère, nous étions à la campagne et profitions du soir pour contempler les paysages, je lui ai posé la question: Grand mère, que penses tu de la vie ? Elle ne m’a pas répondu, pourtant elle n’est pas sourde à ce point, j’ai posé la question une deuxième fois et là…Elle est restée silencieuse avec un sourire qui se dessinait nettement sur son visage…C’était la réponse idéale; ce silence explique tout, il clame haut et fort que la vie n’est ni belle ni affreuse, ni bonne ni mauvaise, si elle est digne d’être vécu ou pas…Elle EST; tout simplement.
Et moi je jure que je vais aimer cette vie, avec ce qu’elle a de précieux et de périssable, de singulier et d’unique, il faut l’aimer coute que coute, c’est ma seul chance, je suis le juge et l’accusé dans cette histoire.
Oui, je le dis et je le répète, je suis amoureux….amoureux de ce réel, amoureux de cette terre, et je ne l’a trahirai jamais, car j’adore ma vie, j’adore mon métier, j’adore ma maladie…..
Nabil (Eddie)